Balade au cœur du vallon d’Illien.

Dans les milieux humides, l’eau est l’élément déterminant pour le fonctionnement de ces zones naturelles ainsi que pour les espèces qui y vivent. Ainsi, les sols, la végétation et la faune observées sont spécifiques à ces milieux. Les zones humides, en plus d’accueillir une biodiversité remarquable, remplissent des rôles indispensables à la sécurité, à la santé et au bien-être.

64% des zones humides mondiales ont aujourd’hui été détruites, 50% ont disparues en France entre 1960 et 1990.

Cependant, l’évolution des connaissances sur ces habitats et leur importance communautaire a permis la mise en place de mesures de protection diverses. Ainsi, le rythme de destruction s’est nettement ralenti depuis la fin des années 1990.

De nombreux services indispensables

Les milieux humides rendent de nombreux services aux sociétés humaines. Ils participent grandement à leur développement et leur bien-être.

4 services majeurs

  • Un rôle majeur pour la biodiversité

D’innombrables espèces de plantes et d’animaux vivent dans ces espaces : oiseaux, amphibiens, insectes…

  • Un réservoir naturel pour stocker l’eau

Les zones humides permettent de maintenir un bon état écologique des eaux et une meilleure gestion des crues. Elles permettent notamment de stocker l’eau dans les nappes phréatiques et de purifier les eaux en les filtrant naturellement.

  • Atténuer les changements climatiques

Elles contribuent fortement à réduire les émissions de gaz à effet de serre. A l’échelle mondiale, les sols des zones humides piègent 2 fois plus de carbones que les forêts. De plus elles réduisent les effets des tempêtes et protègent les côtes.

  • Une aide au développement économique

Les zones humides participent à l’économie locale d’un territoire : agriculture, pêche, marais salants et tourisme. Elles représentent alors une part importante des ressources alimentaires (agriculture, pêche).

De nombreuses menaces…

  • Urbanisation, routes
  • Intensification de la production forestière
  • Intensification de l’agriculture
  • Aménagement portuaires
  • Aménagement des cours d’eau, prélèvements, extraction de matériaux…

La trame verte et bleue

Inscrite dans le Plan local d’urbanisme de la commune de Ploumoguer, la Trame verte et bleue (TVB) forme sur le territoire un réseau de continuités écologiques terrestres et aquatiques. Elle a pour vocation de porter la préservation de la biodiversité au sein des décisions d’aménagement du territoire. Il s’agit donc d’un outil d’aménagement durable.

Pourquoi la Trame verte et bleue ?

L’urbanisation et l’artificialisation des terres fragmentent peu à peu les surfaces habitables favorables à de nombreuses espèces et limites leurs déplacements. Pour répondre à ces problématiques, une politique de préservation de la biodiversité visant à maintenir et remettre en bon état écologique les territoires a été mise en place : la trame verte et bleue. « Verte » pour répondre aux besoins des milieux naturels terrestres et « Bleue » faisant référence aux milieux aquatiques et humides.

Zoom sur quelques espèces présentes dans la zone humide d’Illien

Les zones humides sont parmi les milieux les plus productifs de notre écosystème. Véritables spots de biodiversité, elles accueillent un cortège d’espèces impressionnant : oiseaux, mammifères, plantes terrestres et aquatiques, insectes, mollusques, libellules, amphibiens…

Truite de mer (Salmo trutta)

La truite de mer, aussi appelé truite commune ou d’Europe, est une espèce de Salmonidés qui affectionne les cours d’eau en tête de bassin. Si la granulométrie et l’oxygénation de son habitat le permettent, la réalisation de frayères est possible. La période de frai débute généralement en novembre et fini fin janvier.

La dégradation des habitats a un impact sur la population des truites et sur le repeuplement par les juvéniles. La truite de mer est protégée en France et est classée LC sur la LR des poissons d’eau douce en Bretagne.

Cordulégastre annelé (Cordugaster boltonii)

Le cordulégastre annelé commun est l’une des plus grandes libellules de France. très exigeante quant à son habitat, il n’est pas évident de la croiser. En effet, elle est tributaire d’environnement possédant une eau propre, fraîche et riche en oxygène comme les ruisseaux ombragés. Par conséquent, elle est très affectée par les activités humaines qui ont une influence sur l’eau.

Aujourd’hui, cette libellule est classée LC en France et en Bretagne.

Salamandre tachetée (Salamandra salamandra)

De son surnom, « salamandre de feu », la salamandre tachetée ne ressemble à aucune autre ! Cet amphibien nocturne, est, malgré ces couleurs, rare à observer. On la retrouve dans les sous-bois humides, cachée dans l’humus ou sous des rochers. Si vous la rencontrez ne vous risquez cependant pas à la toucher car c’est une espèce venimeuse.

Le réchauffement climatique, la perte d’habitat mais aussi les captures illégales pour servir d’animal de compagnie mettent à mal la survie de l’espèce. La salamandre est aujourd’hui très protégée et classée LC sur la LR des amphibiens en France.

Rainette verte (Hyla arborea)

Drapée d’un beau vert pomme, la rainette verte ne passe pas inaperçue. Elle est capable de changer de couleur comme un caméléon sous l’influence du stress : plus elle sera apeurée plus elle sera foncée (vert foncé, brun) ! Elle adore le soleil et affectionne passer son temps sur terre dans les forêts et apprécie se cacher dans les buissons aromatiques et mûriers.

Aujourd’hui c’est une espèce protégée et classée VU sur la LR des amphibiens en France. Néanmoins, les mesures de protection mises en place pour aider à la réhabilitation des rainettes vertes sont un succès.

Vipère péliade (Vipera berus)

La vipère, quelle qu’elle soit, est toujours crainte pour ses morsures. Sachez qu’une vipère n’attaquera pas une personne spontanément mais uniquement si elle se sent menacée. De plus, malgré sa réputation, elle va plutôt chercher à se tenir loin des humains, cachée dans des endroits ombragés humides avec beaucoup de nourriture. Les petites vipères vont chasser des insectes et lézards tandis ce que les plus grosses vont chasser des souris, grenouilles voir même des lapins.

Aujourd’hui, menacée, elle est protégée et classée VU sur la LR des reptiles en France. En Bretagne elle est classée EN.

Orvet fragile (Anguis fragilis)

Bien que ressemblant à un serpent, en réalité, il s’agit d’un lézard sans pattes ! Il affectionne différents types d’environnements allant des bocages aux landes, tourbières et collines sèches. Espèce discrète, elle passe la plupart de son temps cachée dans la végétation.

Malheureusement, du fait de leur ressemblance avec les serpents, les orvets sont craints et facilement tués par l’Homme. Cette espèce inoffensive est strictement protégée et il ne faut en aucun cas en avoir peur. En France elle est classée LC sur la LR des reptiles.

Loutre d’Europe (Lutra lutra)

La loutre d’Europe aussi appelée loutre commune, en voie d’extinction il y a encore quelques décennies, reconquiert aujourd’hui progressivement le territoire breton ! Elle affectionne particulièrement être le long des cours d’eau ou dans les zones côtières où l’eau est saine et où les poissons abondent. Saviez-vous aussi que la simple présence de la loutre indique que la région est adaptée au développement d’un cortège d’espèce en lien avec le milieu aquatique ?

En France ainsi qu’en Bretagne la loutre d’Europe est protégée et est classée LC sur la LR des mammifères continentaux.

Campagnol amphibie (Arvicola sapidus)

Longtemps appelé « Rat d’eau » dans les campagnes, ce petit rongeur affectionne les bords de cours d’eau et zones humides herbacées. Autrefois commun en Bretagne, il a vu ses populations régressées progressivement. Intensification de l’agriculture, artificialisation des zones humides et campagnes d’empoisonnements destinées à d’autres espèces (Rat musqué et Ragondin) en sont les principales causes.

Aujourd’hui le campagnol amphibie est menacé à l’échelle mondiale et est classé VU. Il est protégé et est classé NT sur la LR des mammifères continentaux en France ainsi qu’en Bretagne.

Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula)

Ce joli petit oiseau est facilement identifiable parmi les autres passereaux du fait de ces couleurs. Le mâle affiche une magnifique couleur rouge orangée sur sa gorge et son ventre !

Depuis le siècle dernier cependant, il connaît un déclin très important en France et notamment en Bretagne en lien avec la banalisation des paysages, la déforestation et l’urbanisation. Protégé, il est classé VU sur la LR des oiseaux nicheurs de France et de Bretagne. L’observer devient de plus en plus rare.

Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum)

Le grand rhinolophe est le plus grand de tous les rhinolophes européens ! Cette chauve-souris est une espèce strictement nocturne qui ne chasse pas avant la nuit tombée. En Bretagne, on le retrouve dans les zones boisées et les bocages et il gîte dans des grottes, sites souterrains frais et assez vastes et autres constructions humaines.

Depuis les années 60 les effectifs de l’espèce ont considérablement baissé et demeurent fragiles en Bretagne et en France de manière générale. Protégée à l’échelle nationale il est classé EN sur la LR des mammifères continentaux de Bretagne.