La falaise de Porsteven
Texte présent sur la plaque émaillée sur le site de Porsteven :
La fumée diminue dans le four à goémon. Épuisés par une journée de travail à remplir et à mélanger sans cesse les algues, les agriculteurs-goémoniers se préparent à partir. Demain, ils reviendront : il faudra sortir les lourds blocs de soude refroidis, les préparer pour leur voyage vers l’usine du Conquet et relancer une fournée.
Bienvenue sur un site où se révèle toute l’histoire de l’activité goémonière.
Le travail a commencé sur la grève de Porsteven. Durant plusieurs jours, la douzaine de familles qui vit sur le site a récolté le goémon déposé par les marées. Ce mélange d’algues est remonté sur la dune à l’aide d’un davier ou davied en breton : un treuil à goémon actionné par un cheval. Surplombant la falaise, une large pierre plate accueille un mât en bois d’orme auquel se fixent les cordages pour hisser les charges. Cet ensemble rare est toujours visible aujourd’hui. Au final, ce sont plusieurs tonnes d’algues fraîches mises à sécher en haut de la falaise, puis disposées en meule. Étape suivante : le brûlage. Le four à goémon, une tranchée de 7 mètres, reçoit des centaines de kilos de goémon séché qui se transforment sous l’action de la chaleur en “pain de soude”. Des gros blocs bleu-vert, chargés, une fois le goémon entièrement incinéré, sur une charrette à destination de l’usine du Conquet. Les pains de soude sont utilisés pour produire du verre à bouteille du XVIIe au début du XIXe siècle, période à laquelle on découvre l’iode contenu dans les algues. Excellent désinfectant, l’iode sert de base à la préparation de nombreux médicaments. Mais la transformation à l’usine a des rendements très faibles : il faut 5 à 6 tonnes d’algues fraîches pour obtenir 2 à 3 kilos d’iode !
Indispensable complément à l’activité agricole pour les populations côtières, l’activité goémonière de préparation d’iode s’est maintenue jusque dans les années 1960, avec pratiquement les mêmes outils de récolte !