Les origines de Ploumoguer
L’origine reste controversée : est-elle romaine ou le Plou d’un saint fondateur ?
En 1330, on écrivait Ploë Maoer. En 1440, Ploë Moguer : littéralement la paroisse de la muraille. Dans la vie de saint Tugdual ou Pabu, patron de Trébabu, on lit à propos de Trébabu (trêve de Ploumoguer), que c’est le « Lan Pabu in Plebe Macoèr » (le « Monastère » de Pabu en la communauté de Macoèr. Largillière, dans son livre « Les Saints et l’organisation chrétienne primitive dans l’Armorique bretonne », donne une précision sur la composition des noms bretons : le préfixe Plou n’est pas le nom d’un lieu, mais d’un territoire, d’une circonscription religieuse (paroisse). De son côté, le bulletin de la Société Archéologique du Finistère 1949-1951 note : « Les paroisses anciennes, qui ont pour éponyme un nom commun ou un adjectif, sont l’exception ».
Alors quelle est l’origine ?
Pour les partisans de l’origine religieuse, Ploumoguer est la paroisse de Magoer, en français Magloire : une hypothèse confortée par la paroisse de Ploumagoar en Côtes d’Armor et la chapelle de Locméven à Ploumoguer, dédiée à saint Méen disciple de saint Magloire, le premier évêque de Dol-de-Bretagne. Les fervents de l’origine romaine voient en Ploumoguer le « Plou de la Muraille », des murailles qui seraient des vestiges gallo-romains. Mais où ? Autre argument, Ploumoguer possède un village romain : Kerouman… Est-ce une exception dans la région ? En 1798, Ploumoguer appartenait au canton de Plouzané avec Lamber, Locmaria-Plouzané. Puis à celui du Conquet, avec Plougonvelin, Saint-Mathieu, Trébabu, Ouessant et Molène. En 1899, Ploumoguer fut amputée des sept îles (Béniguet, Quéménez, Banec, Balanec, Triélen, Chrétiens et Lédénès) au profit du Conquet. En 1961, Le Conquet bénéficiait à nouveau de 200 hectares répartis entre la presqu’île de Kermorvan, les dunes des Blancs Sablons et une partie du village de Lanfeust.
Extrait de « Pays d’Iroise » – Sites et découvertes de Jean Lescop